Je suis actuellement en Australie. Depuis bientôt 3 mois. Dans un 1 1/2. Au coeur d’un quartier chaud (dans tous les sens du terme) de la ville de Brisbane.
J’aimerais faire rêver en détaillant les plages, les vagues et les surfeurs bronzés. Toutefois, il se trouve que je suis principalement venue jusqu’ici pour travailler. Le salaire minimum étant plus du double de chez moi, je me suis dit que le détour en valait la peine pour me donner un élan vers le reste du monde. En bonus: perfectionnement de mon anglais.
Trois mois plus tôt
Départ d’Afrique du Sud. Aux revoirs à la famille. Escale à Sydney. Arrivée à Brisbane.
Il est environ minuit. On prend le train vers le centre-ville à partir de l’aéroport. J’avais spotté une auberge de jeunesse pas trop chère mais on n’est plus trop trop sûrs de l’arrêt à prendre alors on se trompe de station. À la sortie, on suit une p’tite gang de filles en backpack. Comme de fait, on aboutit dans une auberge. Parfait. Un peu dernière minute, on se ramasse dans une chambre sans air climatisé. Avec l’humidité de ce pays, j’ai bien beau être fraîchement sortie d’Afrique, c’est insupportable. Je passe par-dessus le désagrément en observant une jeune asiatique dans la vingtaine installer pour la nuit toute sa collection de poupées et leurs petits accessoires, qui s’agencent avec sa valise, sa brosse à cheveux, sa couverture, sa trousse, et j’en passe.
Trois nuits et un changement d’auberge plus tard, on déménage dans notre 1 1/2. Dormir dans un lit superposé avec quinze autres personnes à partager une toilette et toutes sortes d’odeurs, fallait pas que ça dure longtemps. Alors nous voilà, après trois jours de recherche d’appart et de job. Le quartier est vraiment sympa. Il y a des spas, ici appelés salons de massage, ouverts que la nuit, pratique pour les travailleurs, pourquoi pas. Il y a des goons un peu partout devant des portes. Et de la police à tous les coins de rue. Et puis il y a des gens un peu saouls assis autour de la station de métro, mais bon, j’en retiens que la station est à une minute à pied. Super quartier, qui me fait bien rire. C’est ici que sont les appartements les moins chers en ville et c’est ça l’important.
Après quelques petites expériences plus ou moins fructueuses, je me trouve finalement un emploi, deux semaines plus tard. Mon copain viendra m’y rejoindre après sa propre expérience poche. Ambiance super, salaire super, des heures à volonté, on travaille ensemble, on sert du poulet et des sandwichs et on a l’impression de vivre the dream.
Métro (bus), boulot, dodo pendant 3 mois. Je ne m’attendais à rien de plus de mon aventure, excepté le perfectionnement de mon anglais, comme je l’ai mentionné précédemment, mais j’ai appris à connaître un autre peuple et je suis tombée en amour avec lui.
À mon grand étonnement, l’Australie, par sa simplicité du quotidien, sans ses déserts, ses plages et ses kangourous, m’a conquise. Les gens m’ont conquise également. Je me suis sentie chez moi dès les premiers jours. Ce qui m’a frappé, c’était l’approche amicale de tout le monde. La coutume en Australie est d’aborder l’autre en le surnommant mate. Que ce soit adressé au client à l’épicerie, à la serveuse au restaurant, à un agent de sécurité ou à un ami, ce mot semble toujours approprié. Au milieu d’une foule, il faut se couvrir les yeux et apprécier l’entendre résonner en écho. Je crois que ça en dit long sur l’ambiance chaleureuse du pays. C’est relax, les gens, polis, et le ciel, constamment bleu. Au cinéma, on se croirait dans notre salon avec des amis tellement les gens rient aux éclats. Au centre-ville, il y a une piscine avec fond de sable, une plage artificielle ouverte 24 heures sur 24 au beau milieu des gratte-ciel, de palmiers, d’espaces verts et de restos.
Ma conclusion de cette expérience alors que je m’apprête à m’envoler vers la paradiasique île de Bali: j’ai maintenant un autre chez-moi à l’autre bout du monde, un endroit où vraiment, je peux fermer les yeux et être comblée de bonheur. Le travail, les cours de yoga juste après et un compagnon encore plus extraordinaire que je n’aurais pu me l’imaginer ont probablement aidé aussi.
Description cocasse de l’intérieur du 1 1/2
Premièrement, ça venait avec un lit, des rideaux, deux ronds de poêle, un micro-ondes, une casserole, un mini frigo et une mini télé. Et surtout l’air climatisé, alors on n’a pas chialé. Pendant un de mes essais pour un travail, Renaud nous a acheté deux couteaux, une cuillère, deux fourchettes à trois dents et deux pots de fleurs (il a enfin avoué deux mois plus tard qu’il s’agissait de pots de fleurs et non de verres mais que c’était tout simplement moins chers; c’était un peu dur de nettoyer le fond alors on a fini par s’acheter des vrais verres). Ce soir-là, il a aussi tout nettoyé la pièce, installé notre drap sur le lit et mon sac de couchage momie dézippé en guide de couverture. J’ai presque pleuré en revenant tellement j’étais contente et tellement il me faisait rire avec ses économies dans la vaisselle (j’ai oublié de mentionner qu’il avait aussi acheté deux assiettes en plastique qui nous ont toughé deux semaines et demi, un couteau dont le manche était brisé et qu’il a tapé à la lame et une planche à découper fendue: trop fort, si vous saviez combien ça nous a fait économiser, ces accessoires usagés). Ça fait maintenant deux mois et demi qu’on se partage la planche pour manger et qu’on utilise les couvercles des contenants takeaway du resto indien d’à côté (j’aime trop le butter chicken alors on en a plein) parce qu’on n’a plus d’assiettes (j’ai pensé en acheter, mais pour le temps qu’on restait ici, c’était pas mal plus économique et rigolo de continuer ainsi). Finalement, pour couronner le tout, il y a notre superbe déco d’appartement. Quand je suis revenue de mon essai, ce soir-là, il avait collé au mur en guise de toiles nos bandeaux à cheveux. Et mon grand foulard rose servait de tête de lit. Et un coquillage qui traînait dans mes bagages était déposé aux côtés du robinet de la salle de bain (80 cm x 200 cm) pour une petite ambiance zen dans la demie du 1 1/2. Trop drôle, ce premier appartement.
Avis à tous globe-trotters: dormir sans oreiller, entasser des vestes de laine et cotons ouatés dans une taie d’oreiller ou économiser en achetant des minis coussins à sofa au lieu d’investir dans de vraies oreillers ne sont pas des solutions à long terme.
Un immense plaisir de te retrouver ici Audrey, et ta plume est toujours aussi inspirée et inspirante!
Quel magnifique résumé de ton aventure australienne. La simplicité dans laquelle Renaud et toi viviez ramène à l’Essentiel. Tu sais apprécier les petites choses, tu nous transmets si bien de belles et grandes valeurs à travers ce texte.
L’Asiatique avec ses poupées, les pots à fleurs, j’ai ri très souvent en te lisant. Et vive le romantisme de Renaud, que tu as décrit avec amour!! 🙂
Audrey, je suis profondément fier de toi. Le talent dont tu fais preuve encore ici, s.t.p., mets-le au service du monde. Fais-nous rêver, réfléchir, décrocher ou raccrocher. Encore et encore. Ne serait-ce que pour apprécier notre oreiller à sa juste valeur.
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Merci énormément Stéphane! Tu me manques beaucoup, on aura tellement de choses à se dire à mon retour, j’ai hâte de te voir xxx
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Ouin, on en mangera des bonbons (ou de la salade-tofu, c’est selon)!!
xxx
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Bonjour Audrey, toujours un plaisir de te lire, il a bien raison Stéphane, tes histoires sont intéressantes et merveilleusement racontées, je m’en délecte à toutes les fois. Quel périple!!!
Michèle
Golf de Rougemont, petite à talons hauts, si tu t’en souviens…..
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Hi mate, j`ai encore apprécié tes récits qui décrivent si bien votre quotidien là-bas, comme si nous y étions. C`est la Simplicité (plus ou moins) Volontaire, n`est-ce pas? Et j`étais encore une fois si fière de mon petit-fils pour sa façon de t`émouvoir en ayant transformé votre 1½ en un petit chez-soi. Ramenez-moi des photos de ces éléments décoratifs et culinaires! Je me rappelle un couple d`Australiens si sympa que j`avais côtoyés à Hawaii. Ils reflètaient clairement ceux que tu décrits. Profitez bien de votre fin de séjour….Je vous suits sur fb. Des belles bises de mamie Rita.
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